LA PREMIÈRE ERREUR FATALE DU FONDAMENTALISME FINANCIER : CROIRE QUE LES DÉFICITS SONT DES DÉPENSES IMMORALES DE DÉBAUCHÉS PRODIGUES AUX FRAIS ET AU DEPEND DES GÉNÉRATIONS FUTURES QUI SERAIENT LAISSÉES AVEC UNE DOTATION EN CAPITAL PLUS FAIBLE.

William Vickrey, Prix Nobel d’Économie en 1996

Octobre 5, 2005

Les déficits représenteraient des dépenses de débauchés immoraux et prodigues, aux frais et au détriment des générations futures, qui seraient laissées avec une dotation en capital amoindrie. Cette erreur semble découler d’une fausse analogie entre les emprunts de l’État et ceux faits par des individus.

La réalité est quasiment l’inverse. Les déficits augmentent le revenu net disponible des individus dans la mesure où les déboursés du gouvernement, qui constituent un revenu pour ceux qui les encaissent, dépassent les encaissements du gouvernement en taxes, redevances et autres charges. Ce pouvoir d’achat supplémentaire, lorsqu’il est dépensé, crée des marchés pour les produits du secteur de la production des biens privés, ce qui incite les producteurs à augmenter leur capacité de production, capacité qui constitue une part de l’héritage futur réel. Tout cela s’ajoute aux investissements publics, en infrastructure, en éducation , en recherche et autres domaines semblables. De larges déficits, suffisants pour recycler l’épargne à partir d’un Produit Intérieur Brut (PIB) en croissance, dépassant ce que peuvent recycler les investissements des entreprises privées, n’est pas un péché économique mais une nécessité économique. Des déficits supérieurs, à un écart, qui va croissant, du fait que le produit réel ne peut dépasser un maximum, peut causer des problèmes mais nous sommes loin d’avoir atteint ce niveau.

Même l’analogie est fautive. Si, GM (General Motors), AT&T et les ménages, étaient requis de balancer leurs budgets respectifs, de la manière effectuée par le Gouvernement Fédéral, il n’y aurait ni obligations corporatives ni hypothèques ni prêts bancaires et beaucoup moins d’autos, de téléphones et de maisons.