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LES FAUX SURPLUS DE PAUL MARTI

André Gouslisty

Ancien Professeur de Sciences Économiques

Faculté d’Administration

Université de Sherbrooke

 

Pour avoir transformé, à première vue, et nous insistons sur les mots « à première vue », une série de déficits budgétaires en une série d’excédents, comme le montrent les deux premières colonnes du tableau qui suit, l’ancien ministre des finances  

 

Trésorerie du gouvernement canadien en millions de $

 

Années

Excédent ou déficit ( - )

Variation des actifs de la Banque du Canada

Variation de la dette fédérale

1993

- 39 675

  1 603

  34 361

1994

- 35 088

  1 005

  27 139

1995

- 31 685

     151

  25 095

1996

- 16 921

     383

  11 048

1997

    6 535

  1 165

-   6 471

1998

    7 689

  2 060

-   6 824

1999

    8 194

  9 254

         93

2000

  17 764

- 3 510

- 18 401

2001

  11 203

  2 256

       389

2002

  11 996

  2 155

-      874

 

Source : Statistiques bancaires et financières de la Banque du Canada – Août 2002 avec mise à jour en mars 2003

 

canadiennes Paul Martin, se fait passer et passe pour certains, comme un génie de la finance, quasiment Nobelisable, et certainement comme un homme d’État, à qui la gouvernance du Canada devrait revenir sans discussion.

 

C’est en tout cas ce que laisse entendre Thomas J. Courchesne, de l’Université Queen et chercheur affilié à l’Institut de Recherche en Politique Publique ( IRPP ) dans un étude intitulée « Half-Way Home : Canada’s Remarkable Fiscal Turnaround and the Paul Martin Legacy » , datée de  juillet 2002.

 

Malheureusement pour tout le monde, tous les surplus de Paul Martin ne sont que des illusions, pour ne pas dire carrément des bluffs, parce qu’ils ont dû être financés nécessairement par la Banque Centrale sous forme d’achats de titres c’est à dire de dépenses et par des remboursements de la dette, qui sont également des dépenses. Le destin de l’État, son essence même, est d’avoir des déficits contrairement à  l’essence même de l’entreprise qui est d’avoir des profits.

 

L’État, c’est le Trésor + la Banque Centrale. Le Trésor c’est la poche droite de l’État et la Banque Centrale la poche gauche. Quand la poche droite se remplie grâce aux sorties de la poche gauche, on ne peut pas dire qu’il y a surplus.

 

La Banque Centrale injecte des liquidités, dans le marché des fonds à très court terme, en achetant des titres  et en augmentant ses actifs, ou au contraire, éponge, absorbe des liquidités, en vendant des titres et en diminuant ses actifs, tout cela, dans le but d’atteindre le taux d’intérêt de très court terme le plus adéquat.

 

Dans le tableau précédent, les années 1999 et 2000 sont des années typiques car, en 1999, le remboursement de la dette est presque nul et que par contre, en l’an 2000, il y a eu un très fort remboursement de la dette. En 1999, les surplus budgétaires absorbent des liquidités et cette absorption n’ayant pas été compensée par des remboursements de la dette, la Banque Centrale injecte des liquidités pour compenser les mauvais effets des surplus sur les liquidités. En l’an 2000, les surplus budgétaires absorbent 17,7 milliards de liquidités, mais comme cette absorption est plus que compensée par une injection de 18,4 milliards à titre de remboursement de la dette, la Banque Centrale face à ce surplus de liquidités est contrainte d’absorber encore des liquidités pour 3,5 milliards de $, en vendant des titres et en diminuant ses actifs. Comme on le voit, les surplus budgétaires ont de mauvais effets sur les liquidités en les diminuant. Par contre les remboursements de la dette, une dépense du gouvernement et les achats de titres de la Banque du Canada, une autre dépense de l’État, ont sur les liquidités de bons effets en les augmentant.

 

Nous nous proposons dans les lignes qui suivent, de montrer, comment le paiement des taxes et des surplus budgétaires par les contribuables réduit les réserves des banques et comment, la réduction des réserves des banques oblige la Banque Centrale à intervenir et à acheter des titres c’est à dire à dépenser, pour maintenir le taux d’intérêt au niveau qu’elle juge utile.

 

Nous nous proposons aussi de montrer que les critères en vertu desquels on a voulu évaluer la gestion financière de l’ancien ministre des finances canadiennes M. Paul Martin , à savoir les ratios de Maastricht, c’est-à-dire le ratio Dette / Pib = ou < que 60 % et le ratio Déficit / Pib = ou < que 3 % , sont des critères sans aucune valeur financière, n’étant ni reconnus ni utilisés par la science financière.

 

1.Chaque fois qu’une banque reçoit 1 $ en dépôt, elle met un certain pourcentage en réserve et avec le reste fait des prêts et achète des titres.

 

2. La réserve peut être légale ou volontaire. C’est dans les deux cas une règle de bonne gestion qui permet à la banque de faire face aux retraits de fonds.

 

3. Chaque fois qu’il y a retrait de fonds, la banque puise dans ses réserves pour rembourser le client..

 

4. Si le taux des réserves est par exemple de 10 % , une banque perd la totalité de ses réserves chaque fois que ses dépôts baissent de 10 % et doit les reconstituer sinon en totalité du moins en grosse partie.

 

 

Supposons qu’une banque ait au point de départ le bilan simplifié suivant :

 

Actif

Passif

Réserves      10 milliards de $

Dépôts       100 milliards de $

Prêts             90

Capital         10

Titres            10

 

 

Quand la banque fait face à un retrait de 10 milliards de $  des déposants le bilan précédent devient :

 

Actif

Passif

Réserves         0 Milliards de $

Dépôts          90 milliards de $

Prêts              90

Capital          10

Titres             10

 

 

Le retrait de 10 milliards de $ a fait chuter  les réserves  à  0 et la banque doit reconstituer les réserves nécessaires pour des dépôts de 90 milliards de $. La banque doit trouver 9 milliards de $ si le taux des réserves est de 10 %.

 

La banque pour reconstituer ses réserves a quatre options.

 

a) Acquérir des réserves en empruntant à d’autres banques dans le marché des fonds au jour le jour au Canada ou dans le marché des fedfunds aux États-Unis. Le bilan de la banque devient :

 

Actif

Passif

Réserves         9 milliards de $

Dépôts                90 milliards de $

Prêts              90

Banques                9

Titres            10

Capital                 10

 

b) Vendre des titres et le bilan devient :

 

Actif

Passif

Réserves            9 milliards de $

Dépôts                  90 milliards de $

Prêts                 90

Capital                  10

Titres                  1

 

 

c) Emprunter à la Banque Centrale et le bilan devient :

 

Actif

Passif

Réserves             9 milliards de $

Dépôts                  90 milliards de $

Prêts                  90

Banque Centrale     9

Titres                 10

Capital                  10

 

d) Réduire les prêts et le bilan devient :

 

Actif

Passif

Réserves             9 milliards de $

Dépôts                  90 milliards de $

Prêts                  81

Capital                  10

Titres                10 

 

 

Chaque option a ses avantages et ses inconvénients mais, c’est généralement à la première option que les banques ont recours, c’est à  dire à l’option qui consiste à se procurer des fonds dans le marché à très court terme, le marché des fonds à 24 heures, lors qu’elles perdent des dépôts.

 

5. Chaque fois qu’il y a réduction d’un dépôt :

-         pour rembourser un prêt ;

-         pour encaisser des billets de banque ;

-         pour payer des taxes;

il y a perte de réserves pour les banques, qui doivent les reconstituer. La demande dans le marché des fonds à 1 jour ou des fed funds devenant plus forte et plus élevée que l’offre, le taux d’intérêt sur ce marché tend à augmenter.

 

6. Pour empêcher que le taux d’intérêt des fonds à 1 jour ou des fed funds augmente la Banque Centrale doit intervenir et, par ses achats de titres gouvernementaux, injecter des liquidités.

 

7. Comme les banques et le public ne peuvent vendre éternellement des titres du gouvernement à la Banque Centrale on comprend que cette source de titres puisse éventuellement se tarir.

 

8. Pour que le public puisse payer les taxes et les surplus  budgétaires il faut donc absolument que la Banque Centrale injecte des liquidités monétaires.

 

9. On est alors en présence d’un tour de passe-passe. Pendant que le Trésor a des surplus, la Banque Centrale a un déficit. C’est par ce que les achats de titres du gouvernement, de titres privés, de monnaies étrangères, par la Banque Centrale, ne sont pas comptés comme des dépenses de l’État et du gouvernement que les surplus budgétaires sont possibles .

 

10. Les surplus du gouvernement ne sont pas soutenables parce qu’on voit mal comment la Banque Centrale  peut perpétuellement acheter des titres du public et des banques sans que cette source de titres ne tarisse, à moins qu’elle ne soit alimentée par des ventes de titres de la part de l’État, ce qui est impossible avec des surplus, mais possible avec des emprunts et des déficits.

 

11. On présente le remboursement de la dette gouvernementale comme un des actes les plus vertueux de l’ancien ministre des finances Martin . Mais une vertu est une vertu si elle est libre et non contrainte . Lorsqu’on est contraint d’être vertueux on ne l’est plus du tout. Le remboursement de la dette était une nécessité. L’État, du fait de ses surplus dépensant moins doit nécessairement dépenser autrement en remboursant la dette. Le remboursement de la dette a, sur les réserves des banques, des effets contraires à ceux du paiement des taxes, en les augmentant. Le remboursement de la dette, une dépense, reconstitue les réserves des banques et soulage la Banque Centrale du fardeau de les reconstituer elle-même. Lorsque le gouverneur de la Banque Centrale applaudi au remboursement de la dette c’est par ce que ce remboursement va lui permettre de réduire ses achats de titres sur l’open market.

 

12. On a cherché à apprécier la gestion du Ministre des finances Martin au moyen de deux ratios établis par les experts en arrière du traité Maastricht, de février 1992, instituant l’Union Européenne,  à savoir :

-         le ratio Dette / Pib = ou plus petit que 60 %;

-         le ratio Déficit / Pib = ou plus petit que 3 %.

Le ministre Martin aurait fracassé ces records, en réduisant la dette à 50 % du Pib et en éliminant purement et simplement le déficit pour le remplacer par des surplus.

 

Or ces deux ratios sont d’une irrationalité totale, sans aucune valeur  financière. Ils constituent des inventions fantaisistes et sans la moindre utilité, des soi-disant experts de Maastricht.

 

13. Le ratio Dette / Revenu est un ratio qui n’existe pas dans la littérature financière. C’est une invention des experts de Maastricht. Ce qu’on trouve dans la littérature financière, c’est le ratio Dettes  / Actifs qui indique la part des fonds empruntés dans la formation des actifs. Quand on est en présence d’une dette l’important est de savoir, non pas si la dette représente 60 % ou 600% du revenu, car cela ne sert à rien de le savoir, mais, si le revenu peut assurer le service de la dette c’est-à-dire le paiement des intérêts et le remboursement du capital emprunté. Les Sciences Financières accordent pour ce motif une grande importance au ratio Service de la dette / Revenu. Les banques par exemple lorsqu’elles prêtent à des ménages ou des entreprises s’assurent que le ratio Service de la dette / Revenu ne dépasse pas 35 % du revenu brut de l’emprunteur.

 

14. Les ratios Dette / Pib et Déficit / Pib mettent en relation la dette gouvernementale  et le déficit gouvernemental avec le Revenu National et non avec le revenu gouvernemental. Or le revenu National, c’est une chose et le revenu gouvernemental, autre chose. Dire que le déficit gouvernemental ne doit pas dépasser 3 % du Pib, c’est comme dire que le déficit de Microsoft ne devrait pas dépasser le revenu de General Motors. C’est difficile à gober.

 

15. Le second ratio de Maastricht, à savoir que le déficit du gouvernement ne devrait pas dépasser 3 % du Pib, est encore plus irrationnel, au point de vue financier, que le premier.

 

a)      Dire que le déficit de L’État ne devrait pas dépasser 3 % du Pib veut, à vrai dire, que le déficit ne devrait pas dépasser un montant fixe égal à 3 % du Pib.

 

 

b)      Si, dans l’esprit des experts de Maastricht, l’État doit être géré comme une entreprise, ce qui qualifie tout chef d’entreprise pour le poste de ministre des finances, c’est-à-dire, avoir des recettes qui dépassent les dépenses, fixer à un montant précis les pertes est contraire à l’essence même de l’entreprise qui ne doit faire que des profits, à défaut de quoi son existence même est en jeu.

 

c)      Si, dans l’esprit des experts de Maastricht, l’État doit être géré comme une institution unique et originale, qui a l’immense pouvoir de définir la monnaie, de lui donner cours légal et de l’émettre, ainsi que l’immense pouvoir de donner à la monnaie une valeur en taxant, et qui par conséquent n’a pas besoin d’emprunter pour dépenser, le déficit budgétaire joue un rôle de premier plan dans l’épargne du public. Dans ce cas, les experts de Maastricht ont mal compris l’équation suivante : Épargne annuelle = Investissement   +  Déficit  + Surplus du commerce extérieur et n’ont pas compris que le déficit du gouvernement n’a pas à être au maximum égal à 3 % du Pib mais peut et doit être tel qu’il fournit au public la monnaie ( non productive d’intérêt ) et les bons ( productif d’intérêt ) dont il a besoin et qu’il désire.

 

 

16. S’il n’est pas interdit d’inventer des ratios fantaisistes, comme l’ont fait les experts de Maastricht, il n’est pas interdit non plus de soupçonner. Le soupçon est au point de départ de la recherche scientifique et au point de départ de l’enquête policière criminelle. Nous soupçonnons les experts de Maastricht d’avoir voulu, par leurs ratios, apparemment financiers, limiter la taille de l’État, dans l’espoir de le voir céder à des profiteurs, qualifiés faussement de secteur privé, des actifs, généralement pour une bouchée de pain. Un ministre comme Paul Martin et un gouvernement, qui respecteraient et qui par zèle dépasseraient les ratios de Maastricht, donneraient des gages de bonne volonté à la communauté des affaires, et qu’ils entendent enrichir cette communauté en lui cédant, généralement à vil prix, des actifs que l’État détient, non pas en propre, mais pour le compte des citoyens. La taille de l’État, qui se mesure à la valeur de ses actifs, ne serait plus une question rationnelle, mais une question idéologique. L’État ne devrait détenir que les actifs que la communauté des affaires ne souhaite pas détenir.

 

Dans le secteur privé, au niveau de l’entreprise, l’excédent des recettes sur les dépenses s’appelle « profit ».

 

Dans le secteur public, au niveau du gouvernement, le même excédent des recettes sur les dépenses  s’appelle « surplus ».

 

Alors que dans l’entreprise le profit est une nécessité absolue, son absence mettant en péril l’existence même de l’entreprise, le surplus, au niveau du budget de l’État, est une aberration et une nuisance à cause de l’équation : Épargne = Investissement  +  Déficit budgétaire + Surplus du commerce extérieur.

 

Si M. Paul Martin avait réalisé ses surplus à la tête d’une entreprise commerciale, on aurait pu le qualifier de génie de la finance, parce qu’il est très difficile de réaliser des profits. C’est tellement difficile que certains patrons ont recours à la tricherie et au trafic des états financiers pour réaliser sur du papier les profits difficiles à réaliser sur le terrain.

 

A la tête du ministère des finances M. Paul Martin n’a pas compris que les finances de l’État doivent être gérée non pas par un chef d’entreprise et vertu de principes propres à l’entreprise, mais par un homme d’État et en vertu de principes et de connaissances propres au domaine de l’État.

 

L’homme d’État, dans un État moderne, c’est celui qui sait et qui n’oublie jamais que l’État a un grand et unique pouvoir, celui de définir la monnaie, de lui donner cours légal et de la créer.

 

L’homme d’État dans un  État moderne c’est celui qui sait et n’oublie jamais :

 

-         que l’État n’a pas besoin ni des taxes ni des emprunts pour dépenser , mais qui sait que c’est la dépense de l’État qui va fournir au public les moyens de payer les taxes et d’épargner sous forme de monnaie et de bons du gouvernement;

 

-         que l’État  =  Trésor  +  Banque Centrale et que lorsque la Banque Centrale achète des titres dans l’open market, c’est une dépense qui doit être déduite des surplus;

 

-         que lorsque la Banque Centrale modifie le taux d’escompte il n’est nullement nécessaire d’envoyer au gouverneur de grands coups de chapeau d’approbation et de faire l’éloge de son indépendance;

 

-         que la Banque Centrale n’a qu’un pouvoir, celui de fixer le taux d’intérêt des fonds à très court terme, les fonds à 24 heures ( le taux des fedfunds aux États-Unis et le taux des fonds au jour le jour au Canada );

 

-         que le taux des fonds à très court terme doit être tel que le prime rate des banques soit inférieur d’au moins 3 % à celui du taux de croissance du Produit Intérieur Brut, le PIB, exprimé en $ courants et que la Banque Centrale doit assurer, au minimum, la structure suivante : Taux de croissance du PIB en $ courants – 3 %  = Taux du prime rate – 3 %  = Taux d’intérêt des fonds à un jour.

 

-         que les banques et les prêteurs d’argent doivent avoir une marge bénéficiaire confortable , soit une différence d’au moins 3 % entre le taux des fonds à très court terme et le prime rate , non pas pour le seul confort des banques, mais, pour qu’elles puissent, à leur tour, fournir au public ( ménages, entreprises, collectivités locales ) des services que les banques canadiennes ne sont pas capables de fournir actuellement, comme, par exemple, des prêts hypothécaires de 30 ans et à taux fixe;

 

-         que les intérêts, tous les intérêts de tous les emprunts sans exception, doivent être  déductibles du revenu imposable de tous les contribuables et ce dans l’intérêt de l’activité économique;

 

-         que les taxes doivent normalement être inférieures aux dépenses du gouvernement à cause du désir du public et des banques de détenir des réserves en monnaie légale;

 

-         que les ménages et les banques détiennent des bons du gouvernement; que ces bons émis par le gouvernement font partie de la politique monétaire de fixation des taux d’intérêt à très court terme;  qu’ils permettent d’éponger les réserves excessives du public; qu’ils permettent à la Banque Centrale, en les achetant et en les vendant, de fixer le taux d’intérêt des fonds à très court terme, le plus adéquat pur l’activité économique;

 

-          que le gouvernement peut et doit engendrer des déficits, jusqu’au moment où il a fourni au public,  la monnaie ( non productive d’intérêt ) et les bons ( productifs d’intérêt ) qu’il désire détenir pour sa sécurité; que l’Administration Bush , avec un déficit prévu de 157 milliards de $ pour l’année 2002, fait  montre d’une meilleure compréhension des mécanismes monétaires que l’Administration Clinton ou que Paul Martin avec leurs excédents budgétaires; que John Manley, candidat à la succession de Jean Chrétien, qui déclare, à qui veut l’entendre, qu’il continuera la politique des excédents budgétaires de Paul Martin mais sans Paul Martin, commet une double faute, une faute politique et une faute financière. La faute politique étant de vouloir faire comme Paul Martin et dans ce cas on n’a pas besoin de John Manley. La  faute financière étant de vouloir poursuivre une politique d’excédents budgétaires ce qui est une erreur;

 

-         que, lorsque les experts de Maastricht l’invitent à respecter les ratios suivants : Dette / Pib = ou < que 60 % et Déficit / Pib = ou < que 3 %, il les envoie balader, montrant par cela qu’il entend donner à l’État la taille optimum, qu’il n’entend pas gérer l’État au seul profit de la communauté des affaires mais au profit de la Nation c’est-à-dire de la communauté des affaires et des autres communautés, surtout après les récents scandales financiers et la falsification des états financiers par certains patrons;

 

-         qu’il y a deux catégories d’actifs, les actifs que l’on détient à titre individuel , à titre privé et les actifs publics que l’on détient  par le canal de l’État. L’importance et le volume de ces derniers actifs doivent être tel qu’ils maximisent le bien-être des citoyens et des communautés formant la Nation et non dépendre d’un ratio fixé à l’avance et théoriquement.

 

       -   que l’existence d’un chômage est une preuve de l’insuffisance des déficits budgétaires.

 

L’homme d’État, dans un État moderne, c’est celui qui sait et qui n’oublie jamais l’équation suivante : Épargne annuelle = Investissement  + Déficit Budgétaire  +  Surplus du commerce extérieur.

 

A la lumière de cette dernière équation, on peut dire que les surplus de l’ancien ministre des finances canadiennes, M. Paul Martin, ont appauvri les Canadiens et ont été des nuisances et qu’ils l’auraient été encore plus, sans les dépenses que constituent les remboursements de la dette et les achats de titres de la Banque Centrale

 

C’est cette équation, que les concurrents de M. Paul Martin au poste de premier ministre du Canada,  soit : John Manley, Allan Rock,  Sheila Copps, Martin Cauchon,  Brian Tobin,  Frank McKenna, doivent d’abord comprendre eux-mêmes, puis expliquer à la communauté des hommes d’affaires, s’ils veulent avoir des chances de l’emporter sur Paul Martin.

 

 

 

CONCLUSION

 

Le destin et le devoir de l’entreprise sont de faire des profits. Le destin et le devoir de l’État sont de faire des déficits. Le paiement des surplus par les contribuables, réduisent les réserves des banques. Leur reconstitution entraîne une hausse du taux d’intérêt des fonds à très court terme ce qui oblige le gouvernement et la Banque Centrale à injecter des liquidités sous forme de remboursement de la dette  pour le gouvernement ou d’achats de titres pour la Banque Centrale pour empêcher la hausse du taux d’intérêt. Le remboursement d’une partie de la dette et l’achat de titres sont des dépenses qui accompagnent nécessairement les surplus budgétaires d’où leur inutilité. Augmenter le contenu de la poche droite en vidant celui de la poche gauche et faire croire qu’il y a un bénéfice relève plus de la magie, de l’art de créer des illusions , que de la gestion rationnelle des finances publiques. Les surplus budgétaires de Paul Martin, s’ils font la preuve de quelque chose, font surtout la preuve que Paul Martin n’est pas un homme d’État et qu’il n’a rien compris, lors de son séjour au ministère des finances, à la nature profonde de l’État.